your condescension, as always, is much appreciated, thank you. ❧

« 'Tain, Emy, arrête de bouger, tu m'saoules là ! »

Complexe caractère qu'est celui d'Emily...
Emily c'est... une claque. Avec ses airs de petite fille de bonne famille, on aurait pu croire à une adorable gamine, calme et polie. Ce qui n'est pas du tout le cas. Emily, c'est une boule d’énergie, une petite tête brune qui sautille joyeusement, qui parle fort et qui rigole tout le temps. C'est un petit rayon de soleil qui respire la joie de vivre, et qui est capable de vous arracher un sourire en toute circonstance. Elle ne s'arrête jamais, elle déborde d'énergie, tout le temps, tout le temps. Personne ne connait son secret, à vrai dire, et beaucoup se demandent où est-ce qu'elle peut bien piocher toute cette énergie, une vraie pile électrique. Boissons énergisantes, produits hallucinogènes, régimes (sur)vitaminés, prise à haut voltage ou encore batterie sans interrupteur... Eh bien non, l'énergie d'Emi, c'est tout naturel. En plus de bouger tout le temps, elle est incroyablement volontaire, et s'implique avec joie dans la vie de la pension ; et si certains lui reprochent parfois d'en faire trop, la plupart pensent plutôt que son enthousiasme fait plaisir à voir. De toute manière, elle est tellement mignonne que c'est bien difficile de la détester. Après tout, elle n'a qu'à vous faire ses fameux yeux de cocker, et vous cédez à tous ses caprices.

Les caprices d'Emily, parlons-en ! Si la joie de vivre de la demoiselle est presque légendaire, ses caprices le sont tout autant. Pire qu'une petite fille, quand la brunette veut quelque chose, elle fait tout pour l'obtenir. Enfant, elle se roulait par terre dans les magasins, et maintenant, elle pleure pour de faux. Même sans pleurer, ses grands yeux larmoyants vous feront ployer en quelques minutes. Et surtout, surtout, si vous espériez qu'elle lâche l'affaire au bout de quelques heures, vous vous fourrez le doigt dans l’œil, jusqu'au coude. Parce qu'Emily est têtue, encore pire qu'une mule. Elle n'abandonne jamais, même quand elle perd pied ou que cela semble perdu d'avance. Si ce n'était pas aussi embêtait, ça pourrait paraitre respectable ; et personne ne pourra lui reprocher un manque de persévérance. Vous pourriez la supplier, Emily n'abandonnerait pas. Jamais. D'ailleurs, elle est très courageuse, à la limite de l'inconscience, à vrai dire. Elle n'a pas peur de grand chose ; les orages, les araignées, les serpents, les trucs qui grouillent, les fantômes... Même pas peur !

Emily, elle a été obligée de grandir trop vite, parce qu'elle était plus intelligente et qu'on l'a balancée dans le monde des adultes dès son plus jeune âge. Elle n'est pas restée longtemps une enfant, et rattrape ce temps perdu maintenant. Enfin, disons que cela dépend, il y a des domaines dans lesquels elle n'oserait jamais être une enfant. Par exemple, elle aime bien les licornes, mais ça, c'est un secret. En fait, elle est plutôt ingénue, et a des idées assez enfantines sur certains sujets. L'amour, par exemple. Sa vision de l'amour ressemble à celle des contes de fée, et elle y croit dur comme fer. Par ailleurs, quand on connait la personne qu'elle aime, on se doute que la désillusion ne saurait tarder... Mais elle n'abandonnera pas ses idéaux, certainement pas.

En parlant de ne pas abandonner, son ambition est impressionnante, pour une demoiselle aussi petite. Elle consacre une grande partie de son énergie à se faire une place importante au sein de la pension, mais aussi de la société. Elle sait que son nom l'aide à grimper des échelons, mais ce qu'elle veut, c'est devenir quelqu'un de grand, en restant Emily, et non pas Odair. Pour l'instant, elle a réussi à atteindre le haut de la pyramide, à la pension Prodiges, et n'est pas peu fière de son poste d'élève responsable de l'assemblée de la pension. Pour ce qui est du monde extérieur... elle y travaille. Elle veut devenir quelqu'un de grand, d'important, que tout le monde connaitra encore dans mille ans. Elle voudrait être la Albert Einstein de son millénaire, et est prête à rester des heures enfermée à lire, lire et encore lire pour savoir tout sur tout. Le savoir, c'est le pouvoir, et la brunette a élu domicile à la bibliothèque. Selon ses professeurs, sa curiosité est une qualité. Emily se montre observatrice, et est capable d'apprendre des tonnes de choses sans participer pour autant. Son cerveau enregistre tout. Elle est aussi particulièrement perspicace pour son âge, et sait additionner deux et deux, en liant les informations rapidement et efficacement. Elle saura se trouver une place dans le monde des adultes dès sa sortie de la pension, ça ne fait aucun doute.

Puis il y a aussi Emily la douce, Emily la sensible, qui prend soin des autres, qui n'aime pas mentir, qui se montre toujours gentille. C'est l'épaule sur laquelle on peut pleurer, et qui ne cache pas ce qu'elle ressent. Elle saura trouver les mots juste pour vous faire sourire, et aura toujours un instant pour vous écouter. Cette Emily là, c'est l'amie dont on rêve ; enfouie sous la brunette simplette et joviale, qui ne prend rien au sérieux. C'est un paradoxe à elle seule, elle est plein de chose à la fois, et il est assez difficile de mettre des mots sur ce qu'elle est en réalité.

Mais bon, elle reste un adorable petit monstre qu'on ne peut pas blâmer

dreams, feel real while you’re in them. ❧

« Baisse la tête, mec, cette fille c'est un hobbit. »

Vous connaissiez Bilbo le hobbit ; eh bien j'ai l'honneur de vous présenter sa cousine : Emily. Certes, c'est bien triste à dire, mais s'il y a certainement une première chose à dire sur le physique de la brunette, c'est sans le moindre doute « baissez la tête ». Car miss Odair est vraiment très mignonne, mais elle est surtout très petite. Disons... un mètre soixante-trois, sur la pointe des pieds. Quoique ça n'a pas l'air de la déranger, puisqu'elle affirme que « ce qui est petit est mignon ! ». Dans son cas, c'est bien vrai. Sa corpulence fine ne l'empêche cependant pas de ressembler à une jeune femme, et non à une petite fille ; et malgré sa petite taille, Emi a ce qu'il faut où il faut. Par ailleurs, sa peau pâle prouve bien qu'elle n'est pas asiatique, et elle lui donne un petit air fragile de poupée de porcelaine.

Puis son visage, un joli minois pour tout vous dire. Un petit nez légèrement en trompette, des joues toujours rosée, de grands yeux de biche cadrés de longs cils noirs, des lèvres fines ; Emily a un visage poupin qui affiche une émotion constante : la joie. Un grand sourire qui illumine son visage, et c'est impossible de ne pas craquer. Mais surtout, il est impossible de ne pas remarquer ses yeux. Deux orbes améthystes, deux feu-follet dans les abysses ; à la couleur on ne peut plus improbable. Un violet délicat, toujours lumineux d'une joie évidente. On dit que les yeux sont le miroir de l'âme, c'est on ne peut plus vrai, surtout quand on connait Emily. Si elle ment et joue la comédie simplement, ses yeux trahissent ses sentiments, la plupart du temps. Mais elle y travaille.

Puis viens sa chevelure, sa belle chevelure, de l'élégante couleur du chocolat. Elle l'aime beaucoup, cette cascade qui chute jusqu'en dessous de ses hanches, et pour tout dire, il n'est pas rare de la voir se rengorger fièrement quand on lui fait un compliment à se sujet. Emi aime ses cheveux, et elle ne les échangerait pour rien au monde. Doux et soyeux, on voit qu'elle en prend particulièrement soin. Par ailleurs, les reflets caramel visibles grâce au soleil sont parfaitement naturels, elle se tue à l'affirmer. Quoi qu'il en soit réellement, Emily passe des heures à se coiffer le matin, et préfère laisser libre sa tignasse, à la vue de tous. Cependant, elle les attache en classe et lorsqu'elle est sur scène, par soucis de praticité.

Pour ce qui est de son style, Emi est souvent vêtue de noir, puis elle agrémente ses tenues de quelques touches de couleurs plus flash. Souvent, elle porte des minishorts, avec des collants ou des chaussettes hautes. Avec ses t-shirts trop larges et ses sweats à oreilles, elle ressemble en tout point à cet adorable petit monstre pour lequel elle passe. Pour ce qui est du reste, Emily porte des lunettes rétro pour lire, et elle ne se sépare jamais de son pendentif en forme de sablier doré. Enfin, elle ne sort jamais sans avoir ses ongles vernis de couleurs éclatante. Jamais.

it’s only when we wake up that we realize something was actually strange. ❧

« Je suis une licorne ! » La petite fille leva son poing, et continua sa course dans sa maison, une corne en papier fixée maladroitement sur sa tête. Une telle innocence, à l'époque. « Toi aussi tu es une licorne ! Une belle licorne bleue ! » Son père baissa la tête vers la brunette, en lui lançant un regard dur. « Tu n'as rien d'autre à faire, Emily ? » Puis il ramassa sa valise, et quitta la maison. La gamine baissa les yeux, prenant un air coupable, et fixa en silence la porte qui se fermait. Elle fit la moue, et tira à la langue à son père, sachant bien que, la porte étant fermée, il ne s'en douterait même pas. Ses "soucis parentaux" vites oubliés, Emily se remit à courir en criant qu'elle était une licorne, une licorne rose. Elle entra dans le salon, et commença à sautiller sur le canapé. « Toi aussi Granny t'es une licorne ! Une gentille licorne ! » La brune fit de grands mouvements de bras pour prendre son élan, et manqua de peu d'assomer sa grand-mère. Puis elle sauta sur le tapis dans un bruit monumental. Sa grand-mère rit doucement. « Tu es un vrai danger public ! » Sa voix était gentille, presque amusée, mais la brune prit la mouche. « Même pas vrai ! » cria-t-elle, en croisant les bras et en boudant pour de faux. Sa grand-mère lui fit signe de parler moins fort. « Il ne faut pas crier, Emily. Maman se repose dans sa chambre, juste au-dessus, et tu sais à quel point ses migraines la font souffrir... » Emily se résigna, et hocha la tête. C'est vrai, on lui avait tout le temps dit, que papa n'avait pas le temps et que maman était trop malade. Mais quand même, elle aurait voulu qu'ils jouent avec elle de temps en temps. « Pourquoi papa et maman ils veulent jamais jouer avec moi ? » Granny fit un sourire triste, et prit la main de la petite fille. « Allez viens, Emi, on va faire un gâteau pour maman. » Emily acquiesça silencieusement. A cette époque, elle n'avait même pas remarqué que Granny avait éludé la question. Après tout, la brunette était certaine que son papa et sa maman l'aimaient de tout son cœur, mais qu'ils avaient sûrement des choses très importantes à faire. Elle espérait tout de même, au fond de son cœur d'enfant, qu'un jour, ils s'occupent un peu d'elle.

« Maman, tu as vu, j'ai eu 98 points à mes partiels ! » La mère leva la tête de son ordinateur, et fit un pâle sourire. « Oh, c'est bien, mais parle moins fort, j'ai un peu mal à la tête. File faire quelque chose de productif... Tiens, tu aime beaucoup faire la cuisine, non ? » Désintérêt fort peu poli du sujet "maman'. A vrai dire, ce n'était pas comme si Emily avait attendu des félicitations de sa part. Elle soupira, et sortit du bureau de sa mère en claquant la porte. Elle cracha entre ses dents une insulte et, arrivée au milieu du couloir, elle râla pour elle-même, en chuchotant : « J'aime pas la cuisine, mais forcément, elle ne peut pas savoir, on est des inconnues. » Pour ce qui était de "papa", la question ne se posait pas, il était à New York depuis deux semaines pour le travail, évidemment. Emily frappa à la porte de la chambre de sa Granny, et entra avant d'avoir reçu une réponse. Granny lisait un roman policier, dans le fauteuil sous la fenêtre. Ses cheveux blancs brillaient comme des fils d'argent, et son sourire serein réconforta immédiatement Emily. Granny leva la tête, et sourit à sa petite-fille. « En voilà une triste mine. » Emily vient s'assoir en face de sa grand-mère, et lui expliqua son problème, racontant l'incident avec sa mère, mais aussi son ressenti en général. Granny perdit petit à petit son sourire, et soupira longuement à la fin du récit d'Emily. Pas besoin d'être un génie pour comprendre qu'elle ne savait pas quoi dire. « Maman et papa ne sont même pas venue pour la représentation du club de théâtre. » Granny, elle, elle était là. Emily s'était rengorgée fièrement quand son professeur de théâtre avec dit à la grand-mère qu'Emi avait un véritable don pour la comédie, et qu'elle ferai une actrice formidable. En fait, ça importait peu aux yeux de ses parents, qu'elle soit une actrice formidable. La dernière fois qu'elle avait eu une réelle discussion avec eux, c'était quand il avait fallu la faire passer en classe supérieure, en plein milieu de l'année. C'était arrivé plusieurs fois, et c'était les seuls moments où monsieur et madame Odair avaient daigné abandonner leur travail. En fait, tant qu'elle ne salissait pas le nom des Odair, ce qu'elle faisait importait fort peu. C'était la seule héritière, qu'elle s'en montre digne, et pour ce qui est du reste, c'est négligeable. Le psychologue avait expliqué qu'Emily avait sans aucun doute un quotient intellectuel supérieur à la moyenne, mais papa et maman n'étaient pas venus. C'était Granny, qui était là, et qui avait prit les choses en main. Elle représentait tout pour Emily. Son modèle, son pilier, sa confidente. Granny avait toujours du temps pour la brune.

« Quelle est donc la cause de ce sourire béat, Emi ? » Emily sautilla fébrilement dans la chambre de Granny, en serrant dans ses mains une lettre, désormais toute froissée. Au sourire joyeux étalé sur son visage, on pouvait deviner sans le moindre problème à quel point elle était heureuse. « C'est une lettre de la Pension Prodiges ! » Emily avait un peu entendu parler de cette pension. Elle avait été intéressée, pendant un temps, avant t'entendre qu'il fallait un talent particulier. A cette mention, sa mère avait ricané, en disant qu'elle n'avait pas de talent pour rentrer dans cette pension. Alors Emily avait oublié ça, jusqu'à ce matin. Un employé avait récupéré le courrier, et avait donné la lettre à la brunette. Une lettre, pour elle, c'était rare. Elle avait longuement soupesé l'enveloppe, se demandant joyeusement quel pouvait être son contenu. Et alors qu'elle avait ouvert l'enveloppe et qu'elle avait lu les premières lignes de la lettre, elle avait littéralement sauté de joie. Elle, exceptionnelle ! La lettre disait qu'elle avait été remarquée pour son talent, et que la pension Prodiges serait ravie de l'accueillir à la rentrée. Emily avait partagé sa joie avec Granny, et seulement elle, parce que papa était en France, et que maman était "trop occupée pour le moment". « Je vais accepter, et y aller ! Ça a l'air vraiment génial là-bas ! Tu voudrais bien m'aider, pour les papiers ? » Et ce fut aussi simple. Les parents d'Emi furent informés du départ de leur fille au dernier moment, une fois les formalités administratives terminées. La brune avait plié bagage, et avait rejoint la pension, pour son talent pour la comédie et surtout pour les langues vivantes. Elle parlait pour le moment huit langues, et n'en était pas peu fière. Son ambition lui avait permis d'accéder rapidement à un poste important. Pour se faire une place dans le monde, elle devrait commencer par se faire une place dans la pension. Même si, pour tout dire, sa objectif était plutôt blond aux yeux bleus. Vous savez, là, avec un chapeau.

« Emi, ton portable. » Emily râla, ferma son livre et répondit d'une voix peu enjouée. Lorsqu'elle avait vu "maman" briller sur l'écran de son portable, la bonne humeur de la brune était retombée en flèche. Et à en croire la voix de sa mère, la nouvelle n'était pas bonne. Déjà, pour que sa mère appelle, il fallait qu'il se soit passé quelque chose de grave. Emily espéra de toutes ses forces que rien n'était arrivé à Granny. Depuis quelques temps, Granny ne semblait pas aller très bien. Elle avait une voix faible, et ne sortait plus de sa chambre. La nouvelle tomba comme un coup d'épée, et Emi blêmit à une vitesse phénoménale. « Désolée, Emily, mais grand-mère nous a quitté cette nuit. » La brune se sentit mal. Vraiment mal. Elle raccrocha sans répondre, et s'assit sur son lit. La suite fut des plus catastrophiques. Les notes d'Emily baissèrent en flèche, et elle eut même droit à un entretient avec le directeur qu'elle adorait tant. Pourtant, malgré tout ce qu'il pu lui dire, rien ne changea. Granny l'avait quasiment élevée, et elle était la personne qu'Emi aimait le plus. Granny avait voulu se faire incinérer, et tous ses biens avaient été à Emily, pour plus tard. La brune avait hérité d'un collier en forme de sablier, qu'elle adorait. Granny le portait tout le temps, et Emi lui avait souvent demandé de le lui léguer, en plaisantant. Elle aurait tellement voulu que ça reste une plaisanterie. Elle ne pouvait pas réaliser qu'elle était partie, pour toujours. Au fil du temps, la brunette se fit une raison, et elle remonta doucement la pente. Comme on dit, la vie continue. Elle voudrait devenir une grande femme de ce monde. Pour Granny.